J'ai accepté avec plaisir l'invitation de Dan, Daniel MOENCH, mon instructeur paramoteur préféré, pour une journée (le 29/07/2018) partagée de vols moteur à Eulmont. Des paramotoristes hollandais sont conviés à la fête. Une option de vol en groupe vers Madine est envisagée...

A mon arrivée (7h du matin, heure du RDV), les hollandais et un pilote du club local (Club ULM du Grand Couronné) sont déjà au décollage.

Des candidats pour la Madine ? Les hollandais filent à l'opposé vers Lunéville. C'est vrai qu'au loin, on voit des montgolfières. Le pilote local préfère rester en local... Un groupe de paramotoristes (1 seul = moi) part pour Madine. J'ai préparé ce vol, mental au vert, plein de carburant (9 litres) fait, prévisions météo favorables au moins jusqu'en milieu de matinée,  CTR d'Ochey libre. Seulement un petit doute quant à la force du vent en altitude et son évolution dans la matinée.

Photo ci-dessous : prévisions de meteo-parapente.com pour Nonsard.

Je décolle à 7h30. Il faut partir sans attendre d'autres éventuels candidats pour profiter de la météo clémente de début de matinée.

Vol de 85 kms en 2 heures. Ce n'est pas mon vol le plus agréable mais il m'a beaucoup appris. En voici la trace.

Trajet aller de 42 kms en 45 mn, que du bonheur. Ma montre GPS indique des vitesses de plus de 55 kms/h en moyenne. C'est beaucoup. Le vent m'est favorable, c'est sûr, il va falloir gérer ça au retour. Quand je fais demi-tour à Madine, la montre indique un 22 kms/h ! Gros doute, calcul rapide : 22 kms/h pour faire 44 kms = 2 heures de vol = 8 litres d'essence = c'est trop. Remarque : cette valeur de 22 s'est révélée unique. Toutes les autres mesures de vitesse ont été supérieures mais basses au vu de la distance à parcourir.

Respiration, réflexion, action. Ne pas lambiner dans le coin (dommage, c'est beau !). Détrimer à fond. Voler bas pour trouver du vent moins fort. Cela marche, les valeurs de vitesse sont meilleures (autour des 35 kms/h) Sauf que dans les basses couches c'est plutôt turbulent. Cela nécessite de rechercher en permanence le meilleur compromis et en tenant compte du terrain (pour passer au dessus d'une forêt, faut monter pour éviter de devoir s'y poser en cas de panne). Pilotage permanent, les mains ne quittent pas les poignées. Un point particulier à l'arrivée de la vallée de la Moselle. De très (très) fortes turbulences pas du tout agréables... Pendant un court instant, l'idée m'effleure. Faut-il se poser ? Pourtant la GTX ne bronche pas (bon choix la GTX), son profil reste stable. Respiration profonde. On se souvient des conseils précieux des copains (ils se reconnaitront s'ils me lisent) "ça peut pas être partout comme ça, il faut chercher une zone de vol plus calme"et du champion Laurent Salinas croisé à une journée de perfectionnement "pourquoi s'embêter dans les basses couches, on a un moteur, il faut s'en servir". MONTER. Poignée de gaz à fond, ça monte tout seul (y'a une ascendance salvatrice). A 300 mètres c'est plutôt calme. On respire le bon air, le bonheur. Un petit état des lieux : il reste environ 10 kms, suffisamment de carburant. Même contré par le vent cela doit le faire alors on le fait ! A l’atterrissage y'a un bon 10-15kms/h au sol. Il se renforcera un peu dans l'heure suivante.

Trajet retour de 42 kms en 1h10mn.

Bilan : le doute quant aux conditions météo sur la force du vent était fondé. Les relevés de vent montre une direction de Sud Est et pas du Sud comme prévu sur la période du vol et un renforcement dans la journée. Il ne fallait pas partir plus tard. Vol plaisir pour l'aller, plus technique pour le retour.

Philippe D